ETRE INERTE, C'EST ETRE BATTU

ETRE INERTE, C’EST ETRE BATTU

Drôle de citation pour une page d’accueil d’un nouveau site internet ?

Sans doute. Mais elle correspond à la vocation de ce site. La citation exacte est tirée d’un Memorandum du Colonel de Gaulle, le 26 janvier 1940, adressé à tout ce qui faisait alors office d’autorités politiques et militaires en France. « Dans le conflit présent comme dans les précédents, être inerte c’est être battu. » Quatre mois plus tard, la France s’effondrait en quelques semaines.

2015 n’est pas 1940. Mais l’inertie qui prévaut aujourd’hui en France et en Europe, dans les milieux politiques et intellectuels, à droite comme à gauche, ressemble effectivement à une défaite annoncée. La défaite de la pensée originale, de l’action déterminée et du courage politique dans des pays regorgeant pourtant de ressources immenses.

Ce site regroupe mes articles, chroniques, interviews, tribunes et contributions au débat public, dans les domaines qui sont les miens : politique, économie, finance, affaires européennes. Et affaires vaticanes, aussi…
Dans toutes les propositions et idées qui pourront s’y trouver, il est fort possible que plus d’une déplaise. Irrite. Soit perçue comme excessive. Certaines prédictions et recommandations résisteront peut-être mal à l’épreuve du temps. Tant pis. Nous vivons une époque où le pire des risques est de n’en prendre aucun. Ou, pour citer non pas Charles de Gaulle, mais Jorge Bergoglio, c’est-à-dire le Pape François, dans Evangelii Gaudium : « Plus que la peur de se tromper, j’espère que nous anime la peur de nous renfermer dans les structures qui nous donnent une fausse protection, dans les normes qui nous transforment en juges implacables, dans les habitudes où nous nous sentons tranquilles (…) »

Sur ce site, en perpétuelle évolution, un seul principe, donc : le principe de non-précaution.

Et une seule tactique : celle de la guerre de mouvements sur le champ de bataille des idées.

Nous vivons un moment très sérieux de l’histoire mondiale, avec une multiplication de crises (financières, technologiques, de migration) annonciatrices de tempêtes que nous avons du mal à clairement identifier aujourd’hui, mais dont on suppose qu’elles pourraient emporter beaucoup de choses. C’est un moment que Julien Benda avec sa Trahison des Clercs (1927), ou Marc Bloch avec son Etrange Défaite (1940), avaient bien anticipé : dans un monde dangereux qui avance à toute vitesse, ceux qui ne bougent pas aujourd’hui seront les battus de demain. Ceux qui ne cherchent pas des solutions nouvelles, des approches innovantes, sont sûrs d’être emportés par la crise qui vient.

Pendant plusieurs années, j’ai été chercher ces solutions nouvelles du côté de l’Europe. J’ai pour cela créé et animé un site dont le nom était un programme : www.etatsunisdeurope.com . J’ai dirigé la branche française d’un think tank paneuropéen (European Council on Foreign Relations). Hélas, depuis mon retour des Etats-Unis, j’ai dû constater que l’Europe n’était plus aux rendez-vous de l’Histoire.
J’ai donc été chercher un peu plus loin. Quelque part entre Rome, New York, et ce qui ressemblerait à un futur Bretton Woods des sociétés civiles et religieuses. Mais cela, c’est l’histoire et l’ambition de mon nouveau livre, Au-delà du Mur de l’Argent (Stock, 2015). Un livre d’espoir.

A bientôt sur ce site et sur Twitter : @EdouardTetreau

Edouard Tétreau, le 2 septembre 2015

 

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